2013, année de la neurasthénie

Eric Dussert le tenait à l’abri loin des regards, attendant son heure, attendant son année : il semblerait que le moment soit arrivé de tirer enfin de son long purgatoireRené Dalize, mort aux Champ d’horreur en 1917. Avec la première édition du Club des Neurasthéniques, ce n’est pas seulement le livre inconnu d’un auteur méconnu que l’Alambic nous permettra de découvrir, c’est aussi l’hommage tardif à une génération perdue que les célébrations du centenaire de la Grande Guerre mettront, nous l’espérons, en lumière. Ce roman fut publié en feuilleton en 1912 dans les colonnes de Paris-Midi, honorant le défi de donner chaque jour aux lecteurs un nouveau chapitre incroyablement vivant et inattendu d’une histoire qui tint le lecteur en haleine durant trois mois : maladie infectieuse à Paris, émeutes, trajet houleux en train puis en mer, escrocs aux trousses et jusqu’à l’éruption de la Montagne Pelée de mai 1902 – que Dalize vit probablement de ses propres yeux lorsqu’il était officier – , aucun ressort n’est évité pour emporter le lecteur des enfumés « grands cercles » à dandys et à aristos jusqu’au territoire ensoleillé de ses propres origines créoles. Ce prochain volume de L’Alambic est prévu pour le printemps, avec une préface du Préfet Maritime bien entendu.