Madame 60 bis

Henriette Valet

Quelques jours de la vie d’une femme sur le point d’accoucher à l’Hôtel-Dieu de Paris au milieu des misérables, des abandonnées, des nécessiteuses de toutes nationalités qui n’ont droit qu’à un numéro et à la vague compassion de bourgeoises venues faire leur bonne action. Confidences ou vacheries, petitesses et héroïsme invisible, ce sont les échos d’une souffrance morale et physique que raconte, dans une langue vive et en colère, une anonyme qui a eu droit à un lit supplémentaire et un bis comme matricule en attendant la délivrance. Instruite, lucide et vigilante, elle sait de quel système politique et de quels enjeux économiques participe le culte de la maternité en régime capitaliste. Poignant, scandaleux, impitoyable, ce livre est un cri qui ne cède rien et nous touche encore. Écrit par une femme dont on ignore le destin mais dont on sait l’engagement au côté des défenseurs du prolétariat, Madame 60 bis est resté trop longtemps ignoré depuis sa parution dans les années 30. Henriette Valet reste une inconnue, à reconnaître sans attendre.


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