L’autofictif incendie Notre-Dame

Éric Chevillard

La littérature étant la condition de ma survie, je tendis en bonne logique et très naturellement ma carte Vitale au libraire afin de régler mes achats de livres : il crut à une blague, esquissa un sourire indulgent et réclama la monnaie d’un ton plus ferme. Pour une fois que j’étais sérieux.

Aussi curieux que cela puisse sembler, la littérature dans notre pays est encore plus mal traitée que l’homéopathie : pas moyen de s’en faire délivrer la moindre dose avec l’assentiment de la Sécurité Sociale.

En attendant qu’un législateur cultivé s’avise de cette absurdité, on peut néanmoins profiter en ligne chaque matin d’un élixir de jouvence gratuit : trois cuillers de Chevillard, souverain remède contre la paresse intellectuelle.

Ou, plus justement, acquérir chaque année ce baume de félidé, cet onguent nommé L’Autofictif. On prétend qu’il est idéal pour soigner les brûlures, de l’âme en particulier. Et qu’il ne se périme jamais.


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