Kernok le pirate

Eugène Sue

C’est avec ce roman fracassant de furie paru en 1830 qu’Eugène Sue se lança en littérature : inspiré par Fenimore Cooper, imprégné de l’imaginaire du romantisme noir, il embarque le lecteur confondu à la suite d’un impitoyable pirate qui ne renonce à aucune vilénie pour parvenir à ses fins, ce qui lui permettra le jour venu, et riche, de devenir un de ces petits bourgeois haïssables qu’on enterre avec respect. Le roman permet en effet de distinguer les deux figures d’un même homme : sauvage et cruel d’un côté, rangé et dévotieux de l’autre. Une occasion pour le jeune auteur d’entamer son long combat littéraire contre l’hypocrisie (religieuse notamment). On y découvre la patte de l’auteur qui manie l’ironie à tours de sabre et pratique un humour noir qui a particulièrement bien vieilli.