Résipiscence

Tout arrive, il faut se montrer patient. Y compris des louanges de Frédéric Beigbeder à l’égard de celui qui se vante d’en manquer (des égards), Eric Chevillard. À l’article qu’il lui consacre dans son tout récent Dictionnaire amoureux des écrivains français d’aujourd’hui, on peut lire ces quelques phrases édifiantes de l’auteur de 99 francs qui vient donc à résipiscence :
“…je n’ai jamais douté de son talent poétique. Il me semblait qu’Echenoz ou Toussaint embrassaient mieux notre époque (…). Mais la publication de son journal découpé en notations éparses, L’Autofictif… en quatorze (en fait c’est seize Frédéric) recueils parus aux éditions de l’Arbre vengeur, a achevé de me prouver que je me fourrais le doigt dans l’œil, comme dit San-Antonio, “jusqu’à pouvoir me gratter l’omoplate par l’intérieur”. Chevillard est d’évidence un des grands écrivains de notre temps, à la fois génie de l’aphorisme et surdoué du non-sens, et surtout un observateur très fin des dérives grotesques de notre monde et de la fin de la littérature (…). Il nous est arrivé de nous affronter idiotement, comme les personnages du film Titanic, à bord du même navire qui coule, décidément.”
Comme la conclusion d’un roman de piraterie ? Ou le début d’une entente cordiale ?