Ambroise Mathieu prend un jour conscience qu’il a perdu… Mais qu’a-t-il perdu, au fait ? Ses clés ? La tête ? Le nord ? La vie ?
Et pas moyen de se rappeler ce qu’il a perdu.
Bon, ça lui reviendra.
Ou pas.
Contre la vieillesse menaçante, Ambroise Mathieu surveille les signes de décrépitude, soumet ses facultés à un entraînement rigoureux, échafaude patiemment un barrage. Mais comment se serait-il attendu à la brèche soudaine qui vient menacer son bel ouvrage ? Sa mémoire, jusque-là docile, lui refuse l’accès à son propre nom.
Il ne sait même pas contre qui, contre quoi il lui faut désormais lutter : sa mémoire, les doutes et l’incompréhension de son entourage, ce nom lui-même, qui paraît vouloir le fuir… Se pourrait-il que la réponse lui soit apportée non par la science, mais par quelque chose d’aussi impalpable que l’air qui gonfle les ballons de rugby et les aérostats ? Et s’il n’était lui-même, et nous tous avec lui, qu’une outre pleine de vent ?
Il n’y a pas de quoi rire, au fond. Mais on peut toujours essayer.
“Un bonheur d’ordre pataphysique.”
Elisabeth Chamontin dans Spéculations
été 2024
“Une odyssée miniature.”
Guillaume Contré dans Le Matricule des Anges
juillet 2024
“une manière de petit chef-d’œuvre.”
Bernard Fauconnier dans Témoignage Chrétien
juillet 2024
“Une épatante introspection”
Stéphane Pajot dans Presse Océan
juin 2024