Le 7 avril 1873, Léon Tolstoï écrivait à un confrère : “Quand avez-vous lu pour la dernière fois la prose de Pouchkine ? Faites-moi l’amitié de relire d’abord Les Nouvelles de Belkine. Tout écrivain doit les étudier et les réétudier.”
Tolstoï n’ignorait sans doute pas que, malicieux, Pouchkine s’était plu à imaginer un double auquel il attribua des textes qui sont réunis ici pour former un corpus cohérent. S’y ajoute un texte fort méconnu de l’auteur de La Dame de pique : Histoire du village de Gorioukhino, sorte d’inattendue critique sociale comme on n’en avait peu lu jusqu’alors. Ce texte inachevé ne fut publié qu’une seule fois, dans la revue Le Contemporain, en 1837 et pas dans son intégrité, et publié intégralement pour la première fois en 1924. Il trouve donc enfin sa place au milieu de nouvelles aussi époustouflantes que “Le coup de pistolet” et “La tempête de neige” qui constituent un des sommets narratifs du plus grand des écrivains russes du XIXème siècle (n’en déplaise à Tolstoï…).
Nous sommes contents, notre petit Pouchkine, nous l’avons enfin !