Obstinés, opiniâtres, passionnés, déraisonnables, inconditionnels…? Les qualificatifs ne manquent sans doute pas pour nous définir en ce jour de sortie du nouveau volume du journal de Franz Bartelt, le troisième du nom. Persuadés de tenir là un document littéraire aussi inclassable qu’enthousiasmant, nous sommes plus qu’heureux que l’auteur de “L’hôtel du Grand Cerf” nous ait accordé sa confiance pour mettre à la lumière les pages qu’ils accumulent depuis des dizaines d’années et qui constituent un témoignage aussi drôle (parce qu’on rit beaucoup) que troublant sur la vie intime d’un écrivain refusant de jouer d’autre jeu que celui de l’écriture. La scène de l’écrivain est très limitée (localisée même) mais elle n’empêche pas l’expression d’un regard décalé sur notre bizarre société qu’il observe sans mépris mais avec un étonnement qui va croissant.
Alors, en regardant ce matin les chiffres des mises en place en librairie (qui sont ridiculement bas), on aurait pu avoir un léger doute et se demander si cela est bien raisonnable, dès lors qu’on juge un livre selon qu’il “marche” ou non (celui-là galopera mais pas au milieu des rayons de livres dans le vent), mais l’obstination n’étant pas le moindre de nos défauts (ou la pire de nos qualités), nous n’avons pas l’intention de renoncer. Une œuvre de cette qualité a le temps pour elle !
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