Des hommes, des arbres

Algernon Blackwood mériterait d’avoir son visage affiché au coin des rues afin d’effrayer les enfants qui n’ont plus peur de rien. Pour les punir de crier devant les traits creusés de cet auguste chasseur de fantômes, on les enverrait chercher du petit bois au fond de la forêt où ils comprendraient enfin qui règne sur terre : les arbres, qui continueront à pousser quand nos os ne serviront plus de flûte à quiconque. A défaut de ce tourment, on pourra leur lire L’homme que les arbres aimaient en observant l’inquiétude gagner leur visage. C’est très écrit, il est vrai, mais pourquoi ne pas ajouter à l’angoisse les inquiétudes que provoque un style flamboyant de simplicité. Les bois noirs d’Algernon gagneraient à être de nouveau visités.