Splendide Jean-Louis Bailly

La Feria de Dax attire beaucoup de monde, on s’y bouscule, on y festoie, l’alcool coule à flot et les toros font ce qu’ils peuvent pour agiter les cœurs imbibés des aficionados. Les Rencontres à lire de Dax sont moins fébriles, on y croise des auteurs qui se demandent à quoi ressemblent les lecteurs, des éditeurs qui en viennent à douter de leur vocation dans une arène trop tranquille, des poètes qui feraient bien des vers s’ils pouvaient croiser des muses. Jean-Louis Bailly est intrépide, c’est souvent une qualité des auteurs vivants de L’Arbre vengeur : il a donc pris le train qui longe la côte atlantique pour gagner le tréfonds des Landes et ce fameux salon du livre où l’attendait un trophée de bronze récompensant Vers la poussière, unanimement salué par un jury qu’anima le délicat André Velter, bronzé comme une sculpture. Le lauréat fit un petit discours salué par les plus hautes autorités de la Ville et s’en vint affronter ses lecteurs dacquois avant une soirée de libations dont nous ne dirons rien par pudeur et respect. Et tout cela sous les ors du superbe Hôtel Splendid. L’éditeur salue donc son auteur que l’on dit désormais à l’abri dans sa bonne ville de Nantes qui l’honorera bientôt.