La France comme ma poche

Willy von Beruf

Traversant la France au volant de sa voiture allemande, Willy se demande ce qui l’a poussé à accepter la convocation énigmatique en ses terres girondines de son père cacochyme, écrivain en retraite dont il ne sait rien depuis des décennies. Ce qu’il découvre de ce paradis des ronds-points, de cet enchaînement de sous-préfectures moribondes encerclées de zones commerciales, de ce territoire trop aménagé qui s’agite dans des soubresauts inquiétants, va paradoxalement lui permettre de renouer avec la figure paternelle et l’amère patrie dont il trace, en alternant gourdin et stylet, un portrait dévastateur.

Livre gigogne, comme une sorte d’écho lointain des Lettres Persanes, cette manière d’anti-guide de voyage nous fait visiter notre beau pays de l’intérieur en secouant ses oripeaux littéraires, politiques, marchands, voire sociaux. Et les coups pleuvent dru sur cette grande terre de la pleurniche.

« Chef-d’œuvre de mauvaise foi », d’emportement virtuose et d’humour ravageur, La France comme ma poche, travaillé à l’acide, transforme en littérature de haute tenue les convulsions d’un pays subclaquant.

Mais les pouvoirs de l’ironie, la pratique alerte de la satire mêlée à une incitation à la paresse belliqueuse et frugale ne laisseraient-ils pas entrevoir une issue ?


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