En cette veille de rendez-vous électoral crucial, L’Arbre vengeur choisit La Coalition, tout au moins celle d’Emmanuel Bove dont ce titre, qui sonne étrangement, est un des plus impressionnants romans : fascinante chute au ralenti d’un couple mère-fils malade d’un argent qui file entre leurs doigts. L’auteur de Mes amis y déploie cette imperceptible ironie qui rend sa prose aussi obsédante, faite de détails anodins, de décors précis, d’écarts saisissants. Difficile à trouver, il méritait de retrouver des lecteurs et d’augmenter ce groupe qui s’est coalisé pour dire de Bove qu’il était un immense écrivain. Et c’est François Ouellet, venu de son Canada à Paris récemment pour dénicher de nouveaux trésors, spécialiste reconnu de l’auteur, qui en signe la préface.