La couleur du sentiment

Qui connaît vraiment la couleur d’un caméléon dans le noir ? S’il y a quelqu’un qui a pu répondre à cette question, c’est bien Francis de Miomandre, cet écrivain raffiné qu’on redécouvre de loin en loin en l’accusant d’avoir trop écrit (ou trop bien ?). Republié initialement dans la première collection L’Alambic d’Eric Dussert (à L’Esprit des Péninsules), Mon caméléon fait partie de ces livres qui tout en défendant une (petite ?) cause animale (ou la cause d’un petit animal) servent aussi une (grande ?) cause littéraire (ou inversement). C’est un livre attachant comme cette bête timide et qui ne survit que rarement à son déracinement. C’est aussi un livre qui donne une petite éternité à son héros trop discret, Séti.