Londres – Paris

Longtemps les Anglais ont été fascinés par les années de la Terreur française. Eux qui semblent avoir très courtoisement décapité quelques uns de leurs rois, n’en sont pas revenus du déchaînement de violence qui s’est exprimé pendant ces mois où l’on décapita à la chaîne. Frappé par ce qu’il lut à ce sujet, Dickens en fit le décor et l’argument de l’un de ses deux romans historiques, Tales of two cities, associant dans le même livre les deux capitales au moyen d’une intrigue superbement alambiquée mêlant hobereaux ignobles et nobles dignes, bourgeois exemplaires et manants excessifs, le tout sur fond de cette injustice qui révoltait l’auteur de David Copperfield. Ça guillotine ferme dans ces pages qu’Emmanuel Bove traduisit sans trouver d’éditeur à ce travail patient. Cette édition introuvable d’une rencontre entre un génie universel et un auteur qui ne cesse d’intriguer des décennies après sa discrète disparition nous semblait valoir la peine (capitale) de renaître. C’est chose faite en ce jour de septembre.