Tristan Bernard, enfin ?

Fichue postérité qui vous statufie dans un coin du XVII° arrondissement de Paris et oublie vos lecteurs en route. Soixante-dix ans après sa mort, on ne lit plus guère Tristan Bernard, sinon ses subtils mots croisés ou Aux abois qui avait donné lieu à un film assez réussi avec l’inattendu Elie Seimoun dans le rôle principal. Alors tandis que nos camarades de Sillage reprennent le magnifique roman Mémoires d’un homme rangé, nous nous attaquons à ce genre mineur qui recèle des merveilles, les nouvelles dont Bernard était un orfèvre. Le 7 juin, place à son Jeu de massacre, un recueil jamais repris depuis sa parution dans lequel il a mis le meilleur de sa perfidie qui avait une particularité : son humanisme. Un art de la chute magnifique qui relève du génie, un style enlevé qui en remontrerait à tous ses contemporains : au moins eux bonnes raisons de redécouvrir le grand Tristan.