Journal d’un homme trompé

On imagine toujours plus ou moins un public pour un manuscrit que l’on retient, surtout quand on le reçoit par la poste et qu’on ne sait rien de son auteur. Raphaël Rupert a hésité quand nous lui avons proposer d’éditer son texte insolent à souhait, érudit sans excès et peut-être pas tant dans l’air du temps que cela, l’époque se révélant pudibonde à souhait, un rien coincée dans le besoin de sérénité, ou au contraire tenaillée par une ironie sans plus trop de valeur tant les cyniques aux petits pieds s’en sont emparés avec frénésie. Nous avons édité ce premier roman avec grand plaisir et un peu d’espoir qu’il ne passe pas sous les radars de la rentrée où le marketing est un rouleau compresseur terrible. Frédéric Beigbeder, à qui nous l’avons envoyé, a conquis le public par son charme et sa culture, son esprit critique affuté  et son art de la référence. Qu’Anatomie de l’amant de ma femme lui ait plu ne nous a pas surpris outre mesure. Qu’il l’ait écrit comme il l’a fait, beaucoup plus.