Un recueil de nouvelles ? Mince. D’un Allemand ? Risqué. Mort il y a vingt-cinq ans ? Ne peut-on craindre que… On voit déjà la ou le libraire hausser un sourcil circonspect en murmurant à son représentant un tout petit chiffre, du genre impalpable. Bon, ne nous voilons pas la face : mise en place dérisoire, livre enfoui dès sa naissance et promis aux étagères du bas, et pourtant quelle joie pour nous de remettre au jour ce recueil paru il y a quelques dizaines d’années et qui signalait la naissance d’un talent insolent. “Monsieur Strick pousse les choses à l’extrême” ; “Monsieur Paronne fait une tournée en province” ; “Monsieur Stumpf est victime d’un paralogisme” ; “Sur le passage du carrosse de Potemkine” : autant de titres qui invitent à la magie et à l’ironie, un mariage rare. Bref, Invitation à des orages d’été, signé Reinhard Lettau, avec en couverture une peinture d’Alfred, sort discrètement jeudi 5 mai. Mais la discrétion n’est-elle pas une vertu ?
