Le livre que vous venez de saisir au milieu de l’étal n’a le goût d’aucun autre. Roman à intrigue policière pour les uns, chant populaire à la verve fabuleuse pour les autres, il interdit tout classement, stupéfiant d’inventions et de richesses.
Le très rare et méconnu Jean Duperray s’est fait avec Harengs frits au sang le romancier délectable d’un fait divers sanglant pour lequel il a inventé une langue à même d’en saisir l’intensité et l’énergie, une langue inattendue et terriblement musicale. La fascination qu’il éprouvait pour la foire, le cirque, le divertissement et l’expression populaire, doublée d’une attirance pour la subversion, la transgression voire la révolution se déploie dans ce récit dramatique et palpitant.
Il pourra paraître âpre, noueux, corsé aux âmes sensibles, qui ne s’étonneront pas de ce qu’il contient de spectaculaire ou de râpeux. La fiction selon Jean Duperray n’a rien d’une bluette. « Du brutal » aurait dit Michel Audiard.
Une redécouverte goûteuse et sanguine.