âme et asperges

“Vous n’avez pas idée à quel point la malveillance est un plaisir, et, dans certains cas, une véritable volupté. C’est une chose que l’on savoure, que l’on déguste. Pourtant je ne suis pas mauvais. Je n’agis pas par méchanceté. Quelquefois c’est pour moi une jouissance d’être antipathique, vétilleux, casse-pieds, tout en le sachant bien.”Il a fallu l’enthousiasme persistant de Lise Chapuis, la célérité efficace de Milena Ascione, l’accord joyeux de Françoise Liffran et Marie-Josée Tramuta, les traductrices, pour que L’Arbre vengeur puisse enfin annoncer qu’il éditera avec une joie sans limite un recueil du génial et totalement méconnu Achille Campanile, auteur italien passé maître dans l’art de peindre en fragments une péninsule de petites personnalités imprégnées de leur douteuse importance et qui, s’avançant sur le devant de la scène, gesticulent quelques instants, pris dans leur logique absurde, leurs fantasmes médiocres, leur vanité insatisfaite, leur malveillance contagieuse…C’est d’une efficacité dramatique impitoyable, l’auteur se révélant économe de ses effets pour mieux les lancer au lecteur.Amoureux de l’Italie, vous y trouverez tout ce qui fait le sel et le poivre d’un peuple qui sait faire une histoire d’un rien et de ses petits riens une épopée. C’est allègrement perfide, c’est finement délirant. Un trésor national ! Au printemps dans les branches de notre arbre, Les asperges et l’immortalité de l’âme, collection Selva selvaggia.