Léon Bloy sait parfaitement désobliger son monde – on l’aime pour ça – et notamment quand il raconte la guerre de 1870 qu’il a vécue de l’intérieur, engagé dans les combats contre des Prussiens dont il fait une peinture monstrueuse et tellement excessive que son outrance sidère et amuse. En quelques contes noirissimes aux titres évocateurs, l’auteur des Histoires désobligeantes fait entrer ce conflit honteux dans la littérature au côté des nouvelles de Maupassant, bien tendres à côté des siennes. C’est rude et souvent très drôle, à la limite de l’expressionisme. C’est surécrit et cela crée un contraste saisissant avec le sordide des situations racontées. C’est une vengeance terrible dont on jouit encore plus de cent après.