Nuits bleues calmes bières

Jean-Pierre Martinet

“La bière l’aidait à supporter l’horreur de sa condition. Le vide qui l’habitait lui paraissait chaque jour un peu plus effrayant.”
L’homme est dans sa bière et il écluse des bières…Se servant de la polysémie de ce mot plein de mousse, Martinet, “calme buveur de bière”, a composé un voyage triste et immobile, celui d’un presque désespéré mais sans amertume, un cadavre qui “finit par s’habituer à son cercueil, sans colère et sans exigence ; seul dans sa chambre, seul dans son cercueil, seul dans les rues. Avec un grand apaisement intérieur. Seul dans sa bière, le corps affaissé contre le comptoir, glougloutant dans la nuit trouée des feux bleuâtres des ambulances.”
Paru en mai 78, ce texte brille de la lumière jaune des nuits sans fin, entre espoir et renoncement. Un immense texte minuscule.


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