La vie est pleine de surprises, c’est bien pour ça qu’on a signé d’ailleurs. Ainsi de notre rencontre fortuite avec Jean-Pierre Cescosse, croisé dans les couloirs de quelque sérieuse institution, dont on avait beaucoup aimé les livres il y a… pas mal d’années. Une conversation, des compliments, des souvenirs de lecture et le projet de se revoir. Et puis un beau jour, par courrier, un manuscrit au titre intrigant.
Des années donc après la parution de son dernier livre chez Flammarion et de ses excellents recueils au Dilettante, alors qu’il avait peut-être renoncé (et combien d’écrivains ainsi qui gardent des bons textes sans la force de leur chercher un éditeur ?), nous décidons de lui remettre le pied à l’étrier (variation équestre : de le remettre en selle) en publiant son nouveau et très impertinent roman qui nous conduit sur les traces, parfois floues, d’un héros éditeur (eh oui) confronté à ses démons, à son amour de la littérature contrarié par le réel de ce microcosme impitoyable, aux interrogations d’un métier qui perd parfois ses boussoles tout en n’étant pas tant à l’Est que ça… On a vraiment aimé retrouver le ton incisif et légèrement railleur d’un écrivain qui a gardé son regard affûté. Et dans un milieu qui n’apprécie rien tant que la nouveauté, redécouvrir un contemporain tiendrait presque du défi, ce qui n’est pas pour nous déplaire (notre côté intrépide). Nous sommes donc particulièrement ravis de faire paraître pour notre rentrée d’août ces “Brefs tressaillements dans la horde”, une sorte de “premier roman”, vingt ans après le premier… Reste à en convaincre du monde !
