On ne cesse jamais d’avoir des surprises en lisant et relisant Alexandre Vialatte. On se souvenait avoir apprécié de lui il y a fort longtemps une chronique enthousiaste sur un roman signé d’un Écossais. C’est ce texte, véritablement exceptionnel, dans sa traduction de Paul Mousset, que nous aurons le bonheur de reprendre en 2026.
“Livre de la méchanceté et de la solitude des hommes, autant que de leur démence, chronique de la vie dans une île, roman de l’amour fou d’un homme pour sa terre natale et pour un Dieu insensible”, La tourbe et les larmes met en scène le vieux Cruachan Campbell, velléitaire magnifique et misérable qui refuse d’abandonner son île pauvrissime que les autorités veulent vider de ses habitants. Il flotte sur son rêve et son entêtement, affamé mais habité par un songe qui sent le feu de tourbe et la myrte des marais : c’est l’odeur de ce sol ingrat, de cette éponge noire, mystique. Il y élève une maison à Dieu, une espèce de prière en brique et en mortier, un mélange de masure, de château, de cathédrale en torchis, en vieille planche, en n’importe quoi. Il est entouré d’une famille dont le personnage le plus singulier est le grand-père qu’on nourrit peu et qui se trimballe avec son cercueil pour lequel il cherche la meilleure place.
Pour le rendre plus attirant, nous avons demandé au talentueux Gérard DuBois d’en illustrer la couverture. Le résultat est à la hauteur de nos attentes pour ce livre insulaire et insolent décidément hors du commun.
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