Fin de partie à Bassac

Nous l’avions croisé il y a fort longtemps lors d’un salon du livre parisien (à l’époque il faisait encore cet effort mais il pestait quand même), content de pouvoir lui dire toute le bien que l’on pensait de son beau catalogue : à vrai dire il avait l’air de s’en foutre un peu. Il nous avait simplement confié qu’il ne fallait pas imprimer des livres verts, il venait de lancer une petite collection de cette couleur et il annonçait un flop évident… On ne l’a pas toujours écouté, mais on a longtemps défendu son catalogue pour lequel il fournissait l’effort commercial minimum (il fallait chercher l’info car elle ne venait pas spontanément…). Edmond Thomas, ce Parisien exilé en Charente s’est effacé discrètement, ce qui ne surprend guère. Il restera en tout cas comme un modèle d’exigence pour quelques générations d’éditeurs qui auront en mémoire, avec tendresse et en souriant, sa manière de bougonner (nos amis de Finitude qui travaillèrent longtemps avec lui peuvent en témoigner…). Un livre est sorti cette année, à L’Echappée (autre superbe maison) qui raconte son beau parcours, on le conseille évidemment.

https://lundi.am/Un-editeur-de-labeur-Edmond-Thomas

© Jean-Louis Chauvin pour la photo.