Ange Bastiani n’en était pas un, c’est peu de le dire, et flotte autour de son nom comme une aura de mystère et de soufre qui a permis de pénibles divagations à quelques pères-la-morale de la littérature. La morale étant le cadet de ses soucis, en tout cas loin derrière le style, le dénommé Bastiani, connu aussi sous le nom de Maurice Raphaël dont on recommande TOUS les livres, s’est fendu en 1968 d’un épais Bréviaire du crime publié chez Solar (à l’époque on y faisait aussi de la littérature…), un rien subversif et jouissif : sous forme de dictionnaire, cette bible de l’assassinat recense toutes les manières, des plus classiques aux plus incongrues, de se débarrasser de son encombrant prochain ou prochaine. Décoré de vignettes d’Alfred, préface par le discret Florian Vigneron, ce Bréviaire inusable constituera notre livre de fin d’année, la période la plus propice au meurtre, selon nous…