Loin du monde, au bord de la Lande inquiétante, mais au cœur d’un univers plus factice, celui de la Ville d’hiver d’Arcachon, Desiderio Moriar s’éprend d’une femme qu’il reconnaît : tout dans son attitude trahit la parenté avec l’antique Léda conquise par Zeus sous les allures d’un cygne. Possédé par cette apparition fugace, il va se laisser gagner par l’euphorie douloureuse d’un sentiment dont, devant nous, se dessinent les subtilités de la cristallisation.
Grâce à la mystérieuse beauté de sa langue, Gabriele D’Annunzio, qui composa ce court roman lors de son exil atlantique, nous fait pénétrer dans les méandres d’une âme poursuivie par l’image obsédante d’un amour impossible.
Cette variation amoureuse, où le désespoir vient épouser la lucidité et l’ironie, nous rappelle le talent de celui en qui Cocteau voyait « le seul à savoir lire les étoiles dans les ténèbres du cœur humain ».
“D’Annunzio, lui, en profite pour faire donner l’orchestre, laisser courir sa prose. L’exil atlantique semble lui avoir été bénéfique !”
– Livres Hebdo, 27 octobre 2006
“Et l’on s’interroge : ce petit livre, qui paraît sans cesse hésiter entre le roman de gare et le poème postsymboliste, pourrait bien être un grand livre.”
– Sud Ouest Dimanche, 17 décembre 2006