Mémoires d’un laquais de Vénus

En attendant que s’ouvre la porte de l’éternité, le mémorialiste de ces pages fiévreuses entreprend de nous raconter son existence de riche héritier devenu libertin effréné après une jeunesse de dévotion culpabilisante. Flanqué d’un valet, Catesby, qui s’est imposé à lui et dont il ne peut se défaire, il a poursuivi à travers le monde la chimère de retrouver son premier amour, la sublime Antonella que lui a ravi… le diabolique serviteur.

Entremêlant les fils d’une destinée où le réel semble se fondre avec l’univers du rêve et du fantasme, ce récit vertigineux, traversé de l’ironie la plus cinglante, réserve à son lecteur, médusé par l’intelligence vibrionnante qui le parcourt, des surprises de taille. La moindre n’est pas son final, stupéfiant.

Avec ces Mémoires, Derek Marlowe, écrivain anglais disparu en 1996, a imaginé un roman aussi féroce que compassionnel qui mériterait mieux que le succès posthume : la reconnaissance de ceux pour qui la littérature a, seule, le pouvoir de transmettre l’indicible et sublime difficulté de vivre et d’aimer.