Écrivain horrifié par l’injustice, Charles Dickens ne cachait pas sa fascination pour la Révolution française, cette utopie devenue folie meurtrière. Elle est au cœur de ce grand roman qui emporte le lecteur entre Londres, où se détache dans le ciel gris une tour infâme, et Paris, où s’élève une sombre forteresse.
Sur vingt ans, nous voilà entraînés dans une machination infernale qui confronte des victimes : d’un côté, des humbles humiliés par un odieux hobereau et qui n’auront de cesse de se venger aveuglément lorsque la liberté surviendra ; de l’autre, un noble repenti et des bourgeois condamnés à l’exil, pris dans l’engrenage fatal qui les verra affronter leur destin sur fond de Terreur.
Sur un rythme effréné qui multiplie les coups de théâtre, Dickens, fort de son goût pour les figures attachantes et de son génie pour les intrigues complexes, convoque l’Histoire pour la faire vibrer.
Émouvant, ironique, surprenant et toujours maître de ses effets, avec ce roman historique et amoureux, il plonge dans nos inquiétudes les plus profondes pour en extraire cette lumière qui illumine son œuvre.
Un conte de deux villes offre ainsi à Emmanuel Bove, l’occasion d’une unique et intense traduction. Un des personnages de Dickens semble avoir particulièrement attiré l’auteur de Mes amis : Sydney Carton. On comprendra en lisant le livre et en découvrant ce sombre héros ce qu’il en est…