On a un peu oublié le sens du mot ribouldinguer qui signifie faire la fête. Et c’est bien à une bombance de mots d’esprit, de situations cocasses, de saynètes poilantes que nous convie le désopilant Allais dans ce recueil d’histoires parues au tournant du siècle. On y trouve tout ce qui fait le sel de la Belle époque : les cocus magnifiques, les infidèles de haut rang, les imbéciles fameux, les malhonnêtes de tous poils, les bourgeois grotesques, les malins malicieux… Ils sont racontés comme si l’auteur venait de les croiser, en verve de confidences et de demi-mots, maniant la litote avec génie et déployant un sens de la formule qu’on ne trouve que chez Jules Renard et Tristan Bernard ses amis.
C’est toute une époque qui se dessine, faussement coincée et superbement libre.