David, c’est royal

Les lecteurs d’André Dhôtel savent-ils se reconnaître ? Ont-ils gardé au tréfonds de leur âme enfantine le souvenir ému et enthousiaste de leur premier lecture d’un roman du grand écrivain ardennais ? Nous faisons en tout cas partie de ceux qui gardent précieusement le souvenir des heures passées à l’Hôtel du Grand Cerf avant de prendre la route vers la pays où l’on n’arrive jamais (et qu’on n’a toujours pas atteint d’ailleurs alors que le temps passe…). Et depuis, chaque rencontre avec l’auteur de Bernard le paresseux ressuscite cet enchantement ancien. Si donc il y avait bien un auteur que nous rêvions d’inscrire à notre catalogue, c’est bien lui. Ce fantasme éditorial (qui pourrait ne faire sourire que ceux qui n’en ont jamais lu) se réalisera en fin d’année puisque nous rééditerons un roman introuvable, David, texte très ancien publié par les éditions de Minuit qui nous raconte la vie d’une sorte de Bartleby campagnard, selon les mots de notre préfacière, Anne Weber (puisque, oui, en guise de cerise sur le gâteau, cette auteure que nous admirons depuis des années et qui traduit Dhôtel en allemand, a accepté d’écrire une lumineuse préface pour ce roman méconnu). Notre plus grande fierté serait de gagner à cet auteur merveilleux de nouveaux lecteurs. Et comme décidément il fallait le meilleur, nous avons demandé à Gérard DuBois, dont le talent n’est plus à démontrer, de réaliser le dessin de couverture. David, d’André Dhôtel, en somme, c’est royal !