Mères amères

Nous avouons notre faible pour D.H. Lawrence dont tout le monde sait que c’est un immense écrivain sans vraiment le lire. Après L’homme qui aimait les îles, ce long-seller insulaire pessimiste, nous renouons avec son art du bref en regroupant deux exquises novellas, cingantes et ironiques. Tirées du recueil The Lovely Lady, elles illustrent une thématique chère à l’auteur du Serpent à plumes. En s’inscrivant dans la tradition britannique des miniatures incisives dans lesquelles les écrivains exercent leurs talents aux dépens de leurs pénibles concitoyens, se livrant aux joies de l’analyse, voire de la psychanalyse, Lawrence reprend cet art de la touche allusive en y ajoutant son sens de la cruauté. Ses victimes ? Les mères abusives qui pourrissent la vie de leurs filles. Deux manières d’affronter ce fameux matriarcat qui vaut parfois largement le pénible patriarcat… Dans l’arbuste véhément en septembre, la collection qui pousse discrètement dans les parterres du poche.