Persistant dans sa mégalomanie invisible, L’Arbre vengeur a placé sa « rentrée » sous le signe du monumental, ce qui sera sans doute une élégante manière de passer inaperçu au milieu du torrent de nouveautés.
Braconnant sur les terres de la littérature française contemporaine, nous avons repéré un intrigant animal romanesque au pas tranquille qui a su nous toucher perdu dans son immense musée.
Baguenaudant dans la bibliothèque des oubliés, nous avons exhumé un pastiche merveilleux du plus grand écrivain français du XXème.
Enrichissant notre arbuste véhément, nous y plantons deux grands noms avec des textes pour le moins méconnus.
Creusant notre veine étrangère, nous relançons la collection Forêt invisible pour tomber sur un os et sous le charme inquiétant d’un terrible roman venu du Chili.
Peut-être de quoi satisfaire celles et ceux qui ne se contenteront pas des vingt livres dont tout le monde parle. Comme chaque année.
Stéphane GUYON La méfiance du gibier
Sous le verre transparent d’une vaste pyramide, sous les hauts plafonds d’un palais transformé en musée, s’agite, parfois lentement, tout un peuple de déclassés qui font tourner la mécanique huilée du tourisme de masse, dans un silence qui n’est pas toujours résigné. Le héros qui raconte son aventure fait l’expérience de la manière dont l’ennui absolu peut être transmuté en révolte, de la façon dont, en s’accrochant aux livres et parfois aux autres, on peut survivre au vide qui engloutit tant et tant de costauds qui n’en finissent pas de s’effriter à longueur de mornes journées.
Journal qui ne dit pas son nom, La méfiance du gibier fragmente une expérience pour en exprimer autant l’horreur que la beauté, celle qui naît des moments de désespoir.
André MAUROIS Le côté de Chelsea
préface de George D.Painter
Marcel Proust a commencé dans les Lettres avec un recueil de pastiches et mélanges où se révélèrent ses dons. Il n’était que justice, la postérité aidant, qu’à son tour on le pastichât. Six ans après sa mort, Maurois lui rend le plus beau des hommages en imaginant un délicieux quoique teintée d’ironie épisode de la Recherche : voilà le narrateur en visite chez les Anglais (qui étaient de grands admirateurs de Proust, Virginia Woolf en tête) en compagnie d’Andrée l’amie de feue Albertine. Il descend au Hyde Park Hotel, se promène dans Londres, rencontre des membres de l’intelligentsia et tombe amoureux…du Surrey. Pour Maurois il ne s’agit pas d’un travestissement hostile mais d’une évocation courtoise et affectueuse du vaste génie de Proust à coups de phrases sinueuses mais limpides.
Henry JAMES La Madone du futur
Traduction de l’anglais et préface de François Rivière
collection arbuste véhément
« Je ne connais pas d’œuvre plus étrange que celle de James », écrivait Borges, il « est parvenu, nuance François Rivière, avec cette malice grandiose que ses amis lui connaissent, à porter très haut – et à un degré de vertige extrême parfois – l’art de la fiction, cette forme de haute voltige dont il restera l’acrobate le plus éblouissant avec Proust. » Les quatre nouvelles qui forment ce recueil sont les témoignages du génie précoce de ce Yankee exilé, au moment de sa découverte du Vieux Monde, quand l’émotion devant les beautés qu’il découvre le submerge. Sa compassion pour les destins brisés ne l’empêche cependant jamais d’exercer son ironie sur ses personnages, ces Américains fascinés ou bousculés par une Europe qui leur échappe souvent.
Une invitation à entrer discrètement dans l’œuvre d’un écrivain immense.
Arthur Conan DOYLE Le Possédé
Traduction revue de l’anglais d’Albert Savine
collection arbuste véhément
« Vous ne m’aurez pas », rétorque le Professeur Gilroy, jeune et fameux physiologue, à ceux qui prétendent que l’âme peut être manipulée comme la matière. Le voilà pourtant fort embarrassé quand on lui présente une femme stupéfiante qui lui prouve qu’elle peut soumettre n’importe quelle volonté. Ce matérialiste convaincu veut comprendre : il accepte alors de se confronter aux pouvoirs de l’inquiétante inconnue en devenant le sujet d’une expérience dont il pense avoir le contrôle. Mais on ne joue pas impunément avec les forces de l’esprit, surtout si la passion vient s’en mêler…
Vous souhaitez vous faire posséder, tout au moins par une bonne histoire ?
Laissez-vous subjuguer par la prose attirante du grand Conan Doyle.
C’est notre volonté ! (ou tout au moins notre vœu…)
Ricardo ELIAS Tomber sur un os
Traduction de l’espagnol (Chili) de Guillaume Contré
collection Forêt invisible
L’emprisonnement commençant à leur taper sur le système, une poignée de détenus décident de se faire la belle en creusant un tunnel. Rien d’original à cela, sauf qu’en route, ils tombent sur un os, ou plutôt sur une collection d’os qui, réunis, forment un parfait squelette de rarissime dinosaure. De taulards, les voilà qui se muent en archéologues amateurs, tandis que leur secret se répand dans une prison gagnée par la passion de la paléontologie : visites guidées, cours de préhistoire, tout est bon pour faire connaître leur enthousiasmante découverte.
C’est évidemment sans compter sur l’administration où la méchanceté des matons le dispute à la bêtise du directeur qui, après avoir regardé d’un bon œil cette métamorphose, s’en inquiète. Mais il est risqué de contrarier des prisonniers qui ont sorti leurs têtes du gouffre de l’ennui en découvrant les vertiges de la culture. Fable caustique, Sur un os est de ces romans taillés dans le vif qui laissent des traces longtemps, très longtemps.
Vous retrouverez tous ces livres dans les librairies les plus exubérantes, les plus intransigeantes, les plus engagées, les plus profondes, bref dans les librairies où nous aimons aller.
ET … TRÈS BIENTÔT SOUSCRIPTION POUR UNE EDITION EXCEPTIONNELLE DE L’UN DE NOS AUTEURS FÉTICHES, L’IMMENSE JEAN RAY, DONT NOUS RÉÉDITERONS LE CHEF-D’ŒUVRE, LES DERNIERS CONTES DE CANTERBURY
> EN VERSION RELIÉE (et limitée)
> ILLUSTRATIONS BI-CHROMES DE DONATIEN MARY,
> PRÉFACE DE SERGE LEHMAN,
> POSTFACE D’ARNAUD HUFTIER.
Nous vous en disons plus dès que possible…
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