Chat alors

Sobriété, mesure, décroissance, chacun se doit de donner l’exemple si nous voulons sauver cette planète. Ainsi, si chaque écrivain se contentait comme moi de 2000 ou 3000 lecteurs, nous n’aurions pas à redouter cette surpopulation qui menace tous les équilibres. Je me demande même s’il ne serait pas sage d’instaurer la politique du lecteur unique afin de stopper ce déferlement démographique apocalyptique. C’est à quoi pour mon compte, avec abnégation, avec acharnement, je m’efforce de parvenir.” (le 25 août)

C’est ainsi que chaque année, depuis seize ans, nous nous efforçons avec opiniâtreté de contenir le nombre de lecteurs de L’Autofictif d’Eric Chevillard qui, par son insolence et son pessimisme, pourrait présenter une menace pour les populations innocentes qui ne demandent à la littérature qu’un chose : qu’elle les calme, les apaise, les conforte dans leurs pieuses certitudes. Sans égards pour le consommateur sensé nous proposerons donc en janvier, fidèles à notre rituel, le nouveau volume de L’Autofictif. La couverture choquera. Nous sommes prêts à affronter la tempête qu’elle devrait susciter. C’est aussi ça le courage éditorial !