Nous aimons beaucoup redécouvrir des auteurs, mais peut-être plus encore en découvrir, ce qui n’est pas si fréquent. Quand, en plus, il s’agit de nouvelliste, genre si délicat et si négligé (un des plus profonds mystères de l’édition contemporaine), notre fierté est à son comble. La parution de Vermine ! d’Ivan Péault en 2022 a permis au monde et au Poitou de faire la connaissance d’un surdoué de la brièveté et de l’insolence, de s’enchanter des nouvelles d’un presque jeune auteur (il a attendu d’avoir un peu vécu pour se lancer) qui magnifie la sublime ville de Poitiers pour en faire le centre d’un univers où l’insolence le dispute au culot (imaginer de guillotiner Macron, fallait oser). C’est dire notre joie de publier en mai son deuxième volume dont le titre dit tout de ses ambitions : un feel good book qui rend chèvre, un viatique sans toc pour les temps moroses, un livre de vie et de paix, un recueil d’amour et de tolérance, une ode à la fraternité dont les titres de ses nouvelles nous donnent une idée. “Ma vie au supermarché”, “Virage à droite” (où l’auteur décide d’arrêter d’être à gauche et tente de convertir sa famille aux miracles du libéralisme), “Une fin du monde dans la joie”, “Un homme à vendre”, … On y retrouve sa manière assez unique de s’autocommenter en train d’écrire, son goût pour la fausse autobiographie, ses obsessions pour le monde du travail qui semble le fuir avec constance. Bref, nous sommes ravis de son retour dans notre arbre, plus vengeur que jamais grâce à lui.
Et son premier livre (que nous avons réimprimé, ce qui est rarissime pour un recueil de nouvelles) est toujours disponible bien sûr.
