Tétanisés quand nous sommes agressés ou éreintés, nous ruminons longtemps les arguments qui auraient fait mouche si nous avions eu la présence d’esprit d’en disposer. La lecture des lettres conçues par Jean-Luc Coudray, un grand agacé devant l’Éternel, possède une magnifique vertu, celles de calmer nos ruminations : une fois retrouvé notre ennemi du moment, les crucifier d’un envoi provoque un sentiment de sérénité, celui que procure le rééquilibrage du monde.
Ici, on tente d’élever les imbéciles en les rabaissant à coup de missives cinglantes.
Logique jusqu’à l’excès, paradoxal jusqu’au rire, percutant sans être (trop) méchant, Coudray l’impitoyable possède l’art de dégonfler les parvenus, les sans-gêne, les crétins satisfaits, les start-upers, les lourdingues, ceux qui sont persuadés qu’ils sont le soleil de notre monde quand ils n’en sont que la fa(r)ce obscure et crasse.