Il y eut des quantités d’hypothèses sur la manière dont cela allait finir. L’un prétendait que, tôt ou tard, il y aurait trop d’hommes sur la terre ; un autre disait que nous finirions par nous massacrer mutuellement, et la bombe atomique rendait cette prédiction très plausible. Des quantités d’hypothèses, sauf le simple fait que nous sommes ce que nous sommes. Nous pouvions trouver le moyen de nourrir n’importe quel nombre de gens et peut-être aussi le moyen de ne pas nous liquider tous avec la bombe ; nous sommes très forts pour ces choses, mais nous n’avons jamais été capables de nous changer nous-mêmes ou de changer notre comportement.
Howard Fast n’a imaginé qu’un seuil recueil de science-fiction, Au seuil du futur, ce n’était pas un écrivain “de genre”, mais celui-ci lui a permis de se projeter, en pleine ère atomique, dans un futur à même de faire réfléchir ses contemporains sur leur destinée, mêlant dans son propos la dérision et l’humanisme, l’espoir et le terreur. Sans doute parce que le livre n’eut pas de suite l’a-t-on un peu vite rangé au magasin des sympathiques antiquités, un endroit que nous arpentons avec passion, sans doute par amour immodéré pour la poussière. Dans l’idée de remettre un peu l’éclairage sur cet aspect méconnu d’un écrivain lumineux et révolté, nous avons choisi de reprendre quatre de ses nouvelles sous la couverture de notre arbuste véhément. Encore une fabuleuse idée commerciale… On y retrouvera “La fourmi géante” (d’où provient l’extrait), “Les premiers hommes”, “Caton le Martien” et “L’Affaire Kovac” donc.