L’ardeur du trimard

C’est une des découvertes qui fait notre fierté de rééditeur : grâce à l’obstination passionnée d’Éric Dussert qui navigue dans les eaux profondes de la littérature engloutie depuis un sacré bail et avec nous dans son Alambic, nous avons pu faire réapparaître la figure de cet intrépide et infréquentable hobo qu’était Marc Stéphane, avec notamment le stupéfiant Cité des fous reparu en arbuste véhément il y a quelques mois. “Ceux du trimard” que nous reproposons à partir d’aujourd’hui nous permet de redécouvrir ce Rabelais buissonnier qui décida de contester la langue des puissants en inventant son propre argot. Dans ce livre, il conte avec des phrases d’une verdeur à faire pâlir Céline qu’il précéda, son parcours de chemineau récalcitrant, fuyant les villes et les gens, pour faire des forêts et des vallées le royaume de ses colères, de ses emportements et de ses malices. On le recommande ardemment à ceux qui aiment la littérature explosive et inventive, loin de la prose convenue et convenable qui barbouille la tête.