Alcools

C’était mieux avant. Parce qu’avant on avait le droit de boire tout ce qu’on voulait, c’était normal, c’était culturel, et tout allait bien, on était heureux, on était même joyeux, entreprenants, on n’avait peur de rien, on se lançait sans réfléchir dans des projets qu’on n’aurait même pas osé imaginer à jeun. “
En pleine campagne électorale de haute intensité, alors qu’une partie de l’électorat est attirée par les suaves senteurs de la nostalgie dont le goût de moisi peut passer, dans le noir, pour celui d’un fromage de notre fabuleux terroir, il nous a paru nécessaire d’apporter notre contribution au débat de haute qualité en publiant dans notre future fameuse collection L’Ivre de caisse, un texte définitif de Franz Bartelt, qui s’y connaît en matière de monologues bien pendus et mousseux à souhait. Le bon temps, celui qui nous manque tellement qu’on le réinventerait volontiers chaque matin, c’est bien lui qui en parle le mieux. Avec ce texte, écrit coude levé, voilà une sorte de brève de comptoir sans fin à boire d’un trait qui s’offre à l’assoiffé. (Mais on peut préférer l’eau ferrurirugineuse qui suinte des livres minéraux du moment).
À se jeter dans le gosier à partir du 19 mai ! Santé !