La migraine est la 20ème maladie au monde selon l’OMS, ce qui fait une belle jambe aux malheureux qui non seulement en souffrent mais encore doivent subir l’incrédulité de ceux à qui ils en parlent : une maladie bien peu prise au sérieux…Raphaël Rupert, qui s’est placé sous le haut patronage de Zeno et Zörn, a choisi cet épineux sujet pour son deuxième roman qui paraît aujourd’hui en cette période de morosité où nos contemporains attrapent mal à la tête à force de scruter leurs écrans en attente de nouvelles terribles de l’Est.Maladie par excellence des écrivains ? s’interroge le narrateur qui n’est jamais en mal de référence. Hugo, Balzac, Maupassant, Sand, Stendhal, Flaubert, Gide ont tous contribué à l’anthologie des grands migraineux de talent. On en parle, on l’étudie mais on ne la vainc jamais. Alors une fois que l’on a tout dit, c’est peut-être la littérature qui peut essayer d’éclairer cette part d’ombre. Dans ses pages, le héros à la tête hachée, après avoir tout essayé, y compris la psychiatrie, interroge, subit, raconte, tente des expériences qui vont le mener dans des lieux inattendus. Avec Raphaël Rupert, c’est une manière d’être léger avec la tête lourde, de se raconter sans s’en raconter, et ce n’est pas le moindre de ses charmes. Mes migraines sort en librairie aujourd’hui, on lui espère un parcours pas trop éloigné d’Anatomie de l’amant de ma femme…