Comme de Saint-Just

Cette année nous avons pris le parti, risqué, de publier trois textes qui nous sont arrivés par voie postale. Après Nom de noms de Gilles Verdet, faux polar épatant et malicieux qui a conquis les amateurs de surprise, après Le mouton tarbais cet inconnu de François Appas qui paraîtra mi-juin et s’annonce comme un des livres les plus laineux de notre douillet catalogue, nous tentons la passe de trois avec un texte qui a suscité notre enthousiasme immédiat et dont la force nous semble lui permettre d’affronter la fameuse rentrée littéraire qui voit tant de têtes tomber. Saint-Just & des poussières n’est ni une biographie, ni un essai, ni même un roman, plutôt une tentative de confier à la littérature le soin d’affronter une énigme abandonnée derrière elle par l’Histoire qui n’aime pas les anomalies. Parce qu’il est encore possible d’être lyrique sans ridicule, Arnaud Maïsetti a empoigné la figure du révolutionnaire honni pour faire entendre la voix de cet homme qui exigea beaucoup et parla trop. Le livre ne sortira pas en Thermidor, ce serait trop facile. Mais Fructidor semble un mois idéal pour un fruit aussi fort…