André de Richaud naît en 1907 à Perpignan mais grandit à Nîmes, orphelin de père puis de mère. Il se lie très tôt avec Pierre Seghers puis Joseph d’Arbaud, publie à vingt ans son premier livre, Vie de Saint Delteil, devient professeur de philosophie mais décide qu’il fera carrière dans les Lettres. Le succès arrive très vite avec La douleur (Grasset, 1930), roman qui jouera un grand rôle dans le parcours de Camus. Devenu Parisien il se lie avec Prévert, Queneau, Desnos… Les années qui suivront le verront voyageur, notamment en Grèce dont il revient bouleversé. De retour en France il est accueilli une dizaine d’années par Fernand Léger. Il écrit pour le théâtre (L’Homme blanc), des romans : L’Amour fraternel, La Barette rouge, La Fontaine des lunatiques puis La Nuit aveuglante, et un journal La confession publique.
Installé en 1950 à Paris, il devient l’un des bohêmes célèbres de Saint-Germain dont il anime caves et cafés. Il cesse progressivement de publier, tenaillé par le démon de l’alcool, sans pour autant arrêter d’écrire. Il obtient le Prix Apollinaire en 1954 pour un recueil mêlant textes anciens et récents. Des amis, dont Michel Piccoli, lui portent secours et se chargent de continuer à célébrer son œuvre. Retiré à Vallauris, il y fait de menus travaux et rencontre des artistes. C’est Robert Morel qui sera son dernier éditeur au milieu des années 60 avec la publication du fameux Je ne suis pas mort. Il meurt affaibli par ses années de précarité, atteint par la tuberculose, le 29 septembre 1968.
« Les deux royaumes au coeur desquels A. de Richaud s’est longuement débattu : la grâce et la malédiction. […] Tous ces ouvrages clament la passion d’un homme en proie à l’angoisse, à la solitude, à l’amour du monde, broyé par la conditionhumaine, avec sa faim d’absolu accrochée aux entrailles, douloureux prisonnier d’une enveloppe de peau rongée par les feux des énigmes. »
— André Laude