Jerome K. Jerome

Jerome Klapka Jerome est le quatrième enfant de Jerome Clapp (qui a changé son nom en Jerome Clapp Jerome), un quincaillier et prédicateur laïc protestant et de Marguerite Jones : le changement ultérieur du « Clapp » de Jerome Clapp Jerome fils en « Klapka » semble inspiré par le patronyme de Klapka, général hongrois exilé en Angleterre.

La famille, au départ aisée, glisse dans la pauvreté et les dettes ; à la suite d’investissements malheureux dans une mine de charbon, les affaires paternelles s’écroulent alors qu’il n’a que deux ans. Détestant l’école, dont il fustigera à de nombreuses reprises les méthodes dans ses livres, Jerome K. Jerome la quitte à quatorze ans, car orphelin de père à l’âge de treize ans, puis de mère à l’âge de quinze ans il doit subvenir par lui-même à ses besoins, et se voir contrarié dans ses ambitions de carrière politique ou littéraire. Il enchaîne alors les petits emplois : il collecte pendant quatre ans le charbon tombé au bord des voies pour le London and North Western Railway, puis journaliste, acteur et instituteur. Il se ménage cependant du temps pour l’écriture.

Son premier ouvrage, Sur la scène et en coulisse, est publié en 1885 et sera suivi de nombreux autres livres, pièces de théâtre et articles de journaux. En 1886 paraissent Les Pensées paresseuses d’un paresseux, son premier petit succès. Mais c’est surtout Trois hommes dans un bateau, paru en 1889, qui le fait connaître du grand public. Le succès est tel qu’on estime à environ un million le nombre de copies pirates qui circulent dans le monde à l’époque. Ce livre reste le plus connu de Jerome K. Jerome. Toutefois, il ne rencontrera jamais le succès critique.

En 1892 avec Robert Barr, il lance un premier périodique littéraire et satirique, The Idler dans lequel paraissent des romans en feuilletons, entre autres de science-fiction. En novembre 1893, il fonde le magazine hebdomadaire To-Day, mais suspend la publication en 1905 à cause d’un procès en diffamation et de problèmes financiers1.

Jerome K. Jerome voyage à travers le monde, notamment en Europe, en Russie et aux États-Unis. En 1914, alors qu’éclate la Première Guerre mondiale, il se rend en France et s’engage dans le conflit comme ambulancier. Deux ans plus tard, il est de retour en Angleterre et continue d’écrire.

En 1926, il publie son autobiographie : Ma vie et mon temps (My Life and Times). L’année suivante, il est nommé citoyen d’honneur de la municipalité de Walsall avant de mourir à l’âge de soixante-huit ans.

Homme réputé pessimiste et triste par nature, Jerome K. Jerome développera paradoxalement un style humoristique bien à lui. Ses récits, presque toujours fondés sur ses propres expériences, sont écrits avec un humour souvent absurde, s’établissant sur un fort comique de situation et aimant à pointer les incohérences du comportement humain et par là même de la société dans son ensemble. Le ton employé, quant à lui, reste toujours faussement sérieux, tout en étant simple et direct, Jerome K. Jerome ayant l’habitude de s’adresser directement au lecteur dans ses ouvrages (« cher lecteur » y dit-il souvent).