De son vrai nom Henri Ner, Han Ryner (1861-1938), fut qualifié de « Prince des conteurs » par Rosny aîné en 1912.
Redécouvert aujourd’hui, il publia entre 1880 et 1938 plus d’une cinquantaine d’ouvrages, des contes, des essais, du théâtre, de la poésie et des romans dont ce livre novateur, L’Homme-fourmi, en 1901. Si Han Ryner fréquenta les cercles littéraires de la fin du XIXe siècle, notamment autour d’Alphonse Daudet, c’était aussi un philosophe engagé, proche des milieux anarchistes, qui se battit notamment pour Sacco et Vanzetti. Son travail théorique et romanesque, nourri de philosophie grecque, le fit surnommer le « Socrate contemporain », au risque de sous-estimer son goût pour l’ironie, sa curiosité inlassable et son penchant pour les stoïciens. Pacifique, partisan d’un individualisme contraire à l’égoïsme, Han Ryner se fit le chantre d’une « libération intérieure ». Attiré très tôt par l’humour noir, le fantastique et le merveilleux scientifique, il composa des oeuvres qui portent la marque des récits du XIXe tout en anticipant la science-fiction qui se profilait, comme en témoigne la modernité des thèmes de ses romans et nouvelles (le voyage dans le temps ou l’espace, les extraterrestres, l’énergie universelle).