Maurice Fourré (1876-1959) publie son premier livre en 1950, à l’âge de soixante-quatorze ans, grâce à Julien Gracq : La nuit du Rose-Hôtel inaugure ainsi la collection d’André Breton “Révélation” dont il restera le seul auteur… Roman-poème à la tonalité érotique, il suscite un accueil enthousiaste de Gaston Bachelard et Jean Cocteau, mais est boudé par le public.
Décontenancé, Fourré trouvera néanmoins le moyen d’écrire encore trois romans (et d’en envisager un cinquième) avant sa mort. Paraît ainsi en 1955, toujours chez Gallimard, La Marraine du Sel, salué avec ferveur par le tout jeune Michel Butor. Le troisième, Tête-de-Nègre, ne paraîtra qu’en 1960, à titre posthume.
Et il faudra attendre plusieurs années pour que soit publié le dernier, Le Caméléon mystique, en 1981.
« Son œuvre est prise dans ses gloires. Elle est de celles qu’on redécouvrira » tranchera André Breton, en apprenant la mort de son ancienne “révélation”.
« La confiserie que nous tend Fourré est semblable à celle que fabriquent les Mexicains pour leur carnaval, tout entière de sucre scintillant mais ayant la forme d’un crâne. »
Michel Butor