Louis-Timagène Houat

Quatre ans avant l’abolition de l’esclavage (1848), Louis-Timagène Houat (1809-1890 ?) publiait à Paris Les Marrons à l’enseigne de la librairie Ebrard, installée dans le Passage des Panoramas. Si Houat, militant antiesclavagiste, n’a pas souffert lui-même de l’esclavage, il eut néanmoins maille à partir avec les autorités politiques : il n’était en effet qu’un jeune professeur de musique lorsqu’il fut arrêté, le 13 décembre 1835, pour incitation à la révolte des esclaves lors de la répression du “complot de Saint-André”. Il attendra son procès huit mois durant.

Dès septembre 1836, il destina à la Revue des Colonies de Cyrille Bissette (1795-1858) une “Lettre d’un prévenu dans l’affaire de l’île Bourbon“, dans laquelle il détaillait les conditions de sa détention. Son procès, devenu une affaire exemplaire, fut scrupuleusement suivi par la revue de Bissette de décembre 1836 à juin 1837, date à laquelle il fut condamné à la prison à perpétuité.

Sa peine fut commuée en exil politique.

C’est ainsi que, banni, L.-T. Houat rejoignit Cyrille Bissette à Paris où il publia en vers le récit de ses mésaventures dans Un proscrit de l’île de Bourbon à Paris (1838), et, six ans plus tard, son roman fondateur, Les Marrons.