Pierre Louÿs

Pierre Louis dit Pierre Louÿs (1870-1925), rédige ses premiers textes durant son adolescence, il est alors l’ami intime d’André Gide. Proche des Parnassiens, il fréquente Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia dont il épousera en 1899 l’une des filles, Louise avant d’être l’amant d’une autre, Marie, l’épouse d’Henri de Régnier et la mère de son fils.

Il fonde en 1891 la revue La Conque, où il publiera Mallarmé et Verlaine et découvrira Paul Valéry. Après Astarté, paraissent en 1894 les Chansons de Bilitis, mystification littéraire géniale dans laquelle Louys invente une poètesse grecque. Son premier roman,Aphrodite (mœurs antiques), en 1896, reçoit un formidable accueil, il est suivi par le célèbre La Femme et le pantin (1898) plusieurs fois adaptés au cinéma jusqu’à Luis Bunuel, puis par Les Aventures du roi Pausole (1901).

À l’exception de contes dont font partie les textes de ce recueil, il publiera ensuite très peu de proses, se concentrant sur la poésie avec des chefs-d’œuvre comme Isthi et le Pervigilium mortis ou composant des écrits érotiques de toutes sortes qui ne seront découverts qu’après sa mort (Trois filles de leur mère, Manuel de civilité à l’usage des maisons d’éducation), lui offrant une gloire posthume inattendue.

 

«La plupart ne lisaient dans ces beaux livres que des apologies de la chair et de ses plaisirs. Ni les peines que demande un langage si admirable, ni les connaissances que supposent ces peintures, ni l’amertume et la désespérance qui s’y mêlent, n’éclairaient à leurs yeux le vrai visage de l’auteur (…) Quand on a mis tant d’énergie et de désir, tant de patience et tant de réflexion dans la préparation de son œuvre, on peut exiger après soi d’être longuement et studieusement regardé. L’heure viendra de ce regard pieux.»

Paul Valéry